L’aide juridictionnelle est une aide financière par laquelle l’État prend en charge la totalité ou une partie des frais de votre procédure ou transaction (honoraires d’avocat, rémunération d’huissier de justice, frais d’expertise).
Cette aide dépend des revenus de la partie qui demande à en bénéficier et est versée aux professionnels de la justice (avocat, huissier de justice…) qui l’assisteront tout au long de la procédure.
Toute personne répondant aux critères d’attribution de l’aide juridictionnelle peut donc en bénéficier pour faire valoir ses droits en justice.
Attention : lorsque les frais de justice sont déjà couverts par une ou plusieurs assurances protection juridique, l’aide juridictionnelle ne peut pas être accordée.
Devant quelles juridictions peut-on demander l’aide juridictionnelle ?
L’aide juridictionnelle peut être demandée et accordée devant toutes les juridictions judiciaires : tribunal d’instance, tribunal de grande instance, conseil de prud’hommes, tribunal de commerce, cour d’appel, Cour de cassation.
Par ailleurs, elle peut également être attribuée pour une procédure pendante devant toute juridiction administrative : tribunal administratif, cour administrative d’appel, Conseil d’État.
En cas de transaction amiable en dehors d’un procès, quelle qu’en soit l’issue (échec ou réussite), seuls les honoraires d’avocat sont alors pris en charge par l’État.
Les bénéficiaires de l’aide juridictionnelle
Vous pouvez en bénéficier si vous êtes de nationalité française ou de nationalité étrangère :
- ressortissant de l’un des États membres de l’Union européenne ;
- ou ressortissant d’un État ayant conclu une convention internationale avec la France ;
- ou résidant habituellement en France en situation régulière.
La condition de résidence n’est pas exigée pour les personnes mineures, témoins assistés, mis en examen, prévenus, accusés, condamnés ou partie civile. De même lorsque la personne demandant l’aide juridictionnelle fait l’objet d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
L’attribution de l’aide juridictionnelle dépend des revenus de celui qui en demande le bénéfice.
La moyenne mensuelle de vos ressources perçues entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année précédant la demande, sans tenir compte des prestations familiales et sociales, doit être inférieure à un plafond de ressources fixé par décret et réévalué chaque année.
Les revenus sont composés des ressources des conjoint, partenaire, enfants mineurs non émancipés et personnes vivant habituellement au foyer.
Sont considérées comme des ressources, les revenus du travail, ainsi que toutes autres ressources (loyers, rentes, retraites, pensions alimentaires…) et l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers.
Certaines personnes n’ont pas à justifier de leurs ressources. Il s’agit de :
- des personnes percevant le RSA ou bénéficiaires du Fonds national de solidarité ou d’insertion. L’attestation suffit à justifier de ce statut.
- des personnes formulant une demande sur le fondement du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre ;
- des personnes victimes des crimes d’atteintes les plus graves (d’atteintes volontaires à la vie ou à l’intégrité de la personne).
L’aide juridictionnelle est également accordée sans condition de ressources :
- à la personne détenue, pour une procédure devant la Commission de discipline de l’établissement pénitentiaire ou une mesure d’isolement ;
- à la personne gardée à vue, dont l’intervention d’un avocat désigné d’office pour s’entretenir avec elle, est nécessaire.
Les conditions de ressources
Pour 2017, la moyenne mensuelle des revenus perçus en 2016 doit être :
- inférieure ou égale à 1007 euros, pour l’aide juridictionnelle totale ;
- comprise entre 1008 et 1510 euros, pour l’aide juridictionnelle partielle. Dans ce cas, la part prise en charge par l’Etat est définie comme suit :
Le montant de l’aide juridictionnelle :
- Ressources 2016 comprises entre 1008 et 1190 Euros > 55%
- Ressources 2016 comprises entre 1191 et 1510 Euros > 25%
À ces montants s’ajoutent 181 euros pour chacune des deux premières personnes vivant au domicile du demandeur (ex : enfants, conjoint, concubin ou partenaire d’un pacte civil de solidarité) et 114 euros à partir de la troisième.
Comment faire une demande d’aide juridictionnelle ?
Toute personne peut obtenir un formulaire de demande d’aide juridictionnelle auprès des tribunaux, des maisons de justice et du droit ou des mairies.
L’aide juridictionnelle peut vous être accordée :
- pour toute la procédure judiciaire ;
- pour une partie de la procédure judiciaire ;
- pour faire exécuter une décision de justice ;
- pour une transaction en dehors d’un procès (honoraires d’avocat) quelle qu’en soit l’issue.
Elle ouvre droit à l’assistance d’un avocat et à celle de tous les autres auxiliaires de justice nécessaires (avoué, huissier de justice…) durant les différentes étapes de votre procédure.
Ces professionnels peuvent être choisis librement par le bénéficiaire de l’aide juridictionnelle. Lors du dépôt de sa demande, il doit indiquer le nom des professionnels qu’il a rencontrés.
Le demandeur doit annexer à sa demande d’aide juridictionnelle une attestation écrite de la main de ces professionnels, mentionnant qu’ils acceptent de l’assister au cours de la procédure.
En cas d’admission à l’aide juridictionnelle, la procédure en cause doit être engagée dans un délai d’un an. A défaut, le justiciable ne peut plus se prévaloir de l’aide juridictionnelle.
L’aide juridictionnelle partielle
En cas d’aide juridictionnelle partielle, tous les frais de la procédure ne seront pas pris en charge par l’Etat mais seulement une partie, plus ou moins importante. Le client s’acquittera donc auprès de son avocat, de la part résiduelle des honoraires.
Une convention d’honoraires doit être conclue entre le client et l’avocat afin de définir la part à la charge du client. Cette convention d’honoraires fera ensuite l’objet d’une homologation par le Bâtonnier.
A l’issue du procès
Si le client perd son procès, l’aide juridictionnelle ne prend en aucun cas en charge les condamnations susceptibles d’être prononcées à son encontre.
Le client pourra d’ailleurs être condamné, en cas de perte de son procès, par exemple à payer tout ou partie des frais de justice de son adversaire.
D’autre part, le bénéfice de l’aide juridictionnelle peut être retiré en cas de fausses déclarations et entraîner, outre des poursuites pénales, le remboursement des sommes avancées par l’Etat.
Si le bénéficiaire de l’aide juridictionnelle gagne son procès, la décision de justice peut lui procurer des ressources telles que s’il les avait eues au moment de la demande d’aide juridictionnelle, il n’aurait pas pu en bénéficier.
Dans un tel cas de figure, il peut être demandé par l’Etat au bénéficiaire de l’aide juridictionnelle de rembourser les sommes avancées pour ses frais de procédure, mais également par l’avocat le paiement d’honoraires complémentaires.